Une semaine en pseudo immersion: pleine de bonnes résolutions:
- je bloque mon Facebook Wall pour limiter les contacts francophones
- je ne contacte pas les autres Estriens de Berlin
- je m'interdis de parler autre chose que l'allemand
Et tout ca me rattrape, des vieilles amies françaises sur la capitale, des vieilles retrouvailles en ligne... bref plein de bonnes résolutions qui tombent à l'eau.
C'est marrant comme on peut perdre la confiance en soi quand on se retrouve dans un environnement qui pratique une langue étrangère. Se sentir jugé au moindre mot pour au final ne plus réussir à en sortir un seul.
Prendre 2 minutes pour faire une phrase basique qu'on a pourtant dite et répété des douzaines de fois... bref se sentir seul et perdu au bout du monde (alors qu'on est a 1h30 + 2h de retard Easyjet de chez soi).
Est ce qu'au final ce qu'on appelle "nos racines" existent vraiment et qu'au moment ou on finit déraciné, notre essence de confiance s'évapore illico?
C'est à la fois perturbant et déroutant d'être ainsi désarmé. Déroutant de devoir tout reconstruire sur des petites périodes, réapprendre, rerencontrer et au final remettre en question tout ce qu'on a déjà acquis ou presque.
C'est le challenge, le dépassement que de ne pas céder sous la difficulté pour pouvoir s'auto-congratuler à posteriori de notre réussite (ou pas-!).
- trouver un appart : c'est fait
- y emménager : oulalalala...
- trouver un job ... -_-
- se faire des bons amis ___________
Est ce qu'au final on est déraciné lorsqu'on perd l'environnement linguistique dans lequel on a évolué pendant des années. Ou lorsque l'on n'est plus entouré par les personnes qui, elles ont constitué notre environnement?
S'entourer, c'est donc s'exposer à être déraciné? S'entourer c'est donc se lover dans un cocon duquel on finira par partir.
Oui c'est un choix, un mode de vie que d'étudier les cultures et les langues. Oui cela engendre des sacrifices.
C'est dans ces moments là que je me rends compte que je suis toujours un peu celle qu'on a appelé "la Gamine" il y a quelques années. Pas envie de faire ces choix, d'assumer leurs conséquences, de me lier pour mieux me séparer, d'apprendre pour tout oublier.
A croire que chaque chose positive a son revers.
Ce n'est pas noir ce que j'écris (nb: M.J), c'est réaliste.
Je ne suis pas "prise de tête", je réfléchis juste à haute voix.
J'espère que réfléchir ne veut pas dire être quelqu'un de "prise de tête" ou alors je serai vouée à me prendre la tête telle une damnée au pays des crétins.
C'est vrai ça à quoi bon réfléchir à vois haute sur un blog qu'une dizaine de personnes suivent?
Et bien justement tout est là mon cher Watson. Le public à le droit à son information!
Si je ne peux écrire un mail à chacun, je peux ouvertement dire ce qu'il me passe par la tête et laisser à qui veut le lire la possibilité de savoir ce qu'il se passe dans cette tête qui doit encore traîner dans ma main...
... et oui c'est ça de se prendre la tête.
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