vendredi 24 juillet 2009

"I'm No Superman"

Chaque matin en me réveillant, je me demande ce que cette journée va m'apporter. Vais-je apprendre une nouvelle qui va me ruiner? Vais-je voir une personne qui va ensoleiller ma journée? Quel genre de mur vais-je encore aller heurter?
Autant jouer à la roulette russe, les chances de s'y retrouver sont toutes aussi faibles.

Chaque matin je joue alors à la roulette russe, risquant à chaque fois que je percute la détente, d'être fatalement blessée, mais ça rend les choses plus excitantes au final.
Cold Case; je réouvre de vieilles caisses, essaie de clore de vieux dossiers. Des fois ça marche. Des fois ça marche pas.
Me racheter une conduite, récupérer ce que j'ai perdu par ma propre négligence et qui me manque. Ces vieux dossiers. Tout a changé.
Il est toujours trop tard.
Pile, Face, une chance sur deux que je me raccroche au bon wagon.
Cette journée est comme les autres. Je l'aime bien, tout semble paisible, jusqu'à un message, une conversation. La roulette n'a pas fini de tourner, la journée n'est pas finie, à chaque fois que la détente cliquette sans aucune conséquence je profite un peu plus de ce que j'ai.
A chaque fois que j'y réchappe, ça me rattrape. Plus je marche, plus je risque de tomber, peut-être qu'on sera là pour soulager mes égratignures, peut-être pas.
Je continue pourtant, je cours droit. Vers un mur? Sûrement, mais au passage je tente de "grignotter tous les petits plaisirs de la vie", aussi éphémères qu'ils soient.
Les visages défilent, apparaissent, disparaissent, à une allure que je ne peux pas suivre: je ne me crois même pas capable d'en discerner les traits pour la plupart.
Tout va trop vite, je ne comprends pas, mais j'essaie de suivre... est-ce que je suis sur le bon wagon?
"Le vol x, n° en partance de Toronto Pierson aura 6mois, 7 mois de retard comme toujours. 9 mois? 1 an?" tellement de retard partout.

Je prends les dossier un par un et les feuillette.
Affaire classées... jamais jamais vraiment.

J'en ai marre d'attendre que le cliquetis ne cesse. J'ai réouvert ce dossier et j'en suis ravie.
J'y ai retrouvé ma faussette qui y traînait, au font dans la poussière avec un bout de mon amour propre.
Des fois ça marche pas, des fois ça marche... je préfère jouer avec une pièce plutôt qu'un revolver... c'est moins excitant mais plus sûre, parce qu'au final je ne voudrais pas perdre les petits plaisirs que j'ai amassés sur le chemin... avant d'aller percuter violemment ce mur.
Je fais des erreurs, pas mal, sur ce chemin.
Mais je m'en rends compte, c'est déjà ça.
Du coup, des fois ça marche... 

1 commentaire:

Estelle a dit…

ça me semble cruellement empreint de fatalisme. Es-tu consciente que tu as les commandes en mains et que tu n'es pas obligée de subir? Le libre arbitre? le pouvoir d'agir, de choisir? c'est ça qui est puissant! c'est ça qui fait que ta journée tu la construis toi-même!